À part le fait que ces deux mots commencent avec la même lettre, le lien n'est pas facile à faire. Pour ceux qui ont vu une suite logique de lettres, il manque effectivement le E suivi d'un K pour faire une trilogie et pour vous satisfaire, je vous lance ektachrome. Pour tous les autres, si vous mangez bien tous les mots de ce message, je vais tenter de vous faire comprendre le petit lien qui uni bel et bien les miettes.
Lundi 23 janvier 2006. Journée idéale, côté température du moins, pour y tenir des élections fédérale. Près de 60 jours de campagne plus tard, c'est ce soir que la réponse d'un nouveau gouvernement allait se faire entendre. Pour ceux qui regardaient les reportages télévisés, qu'importe le réseau, on nous promettait une soirée forte en rebondissements. À en faire un film, elle se voudrait un suspense dramo-politique. Drano-politique pour ceux qui en ont rien à chier.
Comme tous les Canadiens au pays de l'hiver, je me suis évaché, sac de bâtonnets de fromage en main, sur un canapé dès 21h pour regarder un Bernard Derome à qui la tête n'appartient plus, similaire à un Daniel Lessard à qui les mains n'appartiennent plus. Alors, saveur artificielle de fromage en bouche, je regardais déjà attentivement l'écran vers 21h30 pour en savoir davantage sur qui allait emporter le La-Z-Boy de Cumberland-Colchester-Musquodoboit Valley en Nouvelle-Écosse. Quelques minutes plus tard, toute l'Atlantique avait été analysée et on attendait que les provinces plus populeuses dévoilent leurs résultats pour ne pas avoir à parler de la tante du candidat Libéral de Dartmouth-Cole Harbour. Dès 21h45, l'action commençait et entre 21h50 et 22h05, on voyait déjà une course au tableau des résultats. Puis 22h07 sonne, et tous les réseaux annoncent à quelques secondes d'intervalle, que si la tendance se maintient, le prochain gouvernement sera Conservateur et minoritaire.
En tant que citoyen Canadien, et grâce aux quelques 277 millions déboursés pour réaliser cette merveilleuse journée de liberté d'expression, j'ai eu droit à un beau gros 15 minutes de suspense. Tout ça pour confirmer les 381 sondages qu'on étampait jour après jour sur mon front depuis les 8 dernières semaines.
En résumé : 8 semaines de préliminaires pour 15 minutes d'orgasme individuel (pour Radio-Canada et tous les autres réseaux d'information), ça équivaut grosso modo à un couple qui a 15 minutes de préliminaires où un des conjoints, disons le mâle, obtient une éjaculation précoce après seulement 0.16 secondes.
Pour contrer l'effet, on dit qu'il faut recommencer lentement et garder le contrôle.
Dans la vie politique, ça s'appelle un recount.
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